Un pays mis à l’envers par le jeu du pouvoir !
Lorsque Président de la république décide par décret d’interrompre le processus électoral régi par la Constitution et le code électoral après la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel.
Lorsque les plus hautes autorités de notre pays ignorent que l’article 31 de la Constitution, fixant la période durant laquelle l’élection est tenue, a pour but de faire respecter l’article 27 relatif à la durée et au nombre de mandats du Président lequel est protégé par l’article 103 de la Constitution instaurant une clause d’éternité.
Lorsque le décret de convocation des électeurs (pour le jour du scrutin) est abrogé tout en ignorant le décret fixant la date des élections.
Lorsque, sous le silence de la CENA, les autorités administratives piétinent les droits des candidats à mener librement leur campagne électorale qui est du domaine de la loi.
Lorsque les fondements de la république sont bafoués et que la force est utilisée contre les citoyens qui défendent leurs droits et libertés, c’est le règne de la tyrannie ! Et le Sénégal en subit un sacré coup qui ternit sa posture d’exception démocratique…
Lorsque le Président sortant, bien que n’étant pas candidat à l’élection, invente, en connivence avec des traîtres et des candidats frustrés, un semblant de crise institutionnelle afin de ne pas renoncer au pouvoir.
Alors, nous sommes indignés ! Que faire ?
Il revient au pouvoir judiciaire, à travers le Conseil constitutionnel de saisir l’opportunité, de prendre son indépendance actée par la Charte fondamentale et tant proclamée afin de sauver la République.
Le 5 février 2024
Ndiaga SYLLA, Expert électoral