Sortez tous vos coras, frappez les casseroles
La bonne initiative est importante en politique et parfois déterminante dans certaines circonstances.
Au rythme où progressent les choses, Yewwi Askan Wi est entrain de prendre une longueur d’avance considérable sur Benno Book Yaakaar.
Il considérait avec hauteur Ousmane Sonko et ses compagnons comme des anti-systèmes, un groupuscule sectaire profane en realpolitik.
Il n’avait pas vu venir la coalition d’airain Pastef-Pur-Taxawu Sénégal et les autres, comme il n’avait jamais calculé la stratégie électorale concluante avec Wallu Sénégal. Pour lui, cette alliance relevait d une probabilité impossible, le faisant dormir sur ses deux oreilles.
Benno Book Yaakaar donc à la traîne avec ses résultats mitigés aux Locales, même si pour se faire bonne mine il avait commandé de peindre le ciel électoral à 80 % en marron-beige. Un avant goût amère de ce que serait la déroute des Législatives du 31 juillet, son va-tout toutefois pour rendre acceptable son coup de jarnac de la troisième candidature.
Comme l’appétit vient en mangeant aujourd’hui, il en est aux mandats illimités pour des élections présidentielles
A force de trop vouloir enfoncer le bouchon, il a disqualifié ses Sages aux yeux de l’opinion nationale et internationale en les faisant valider les listes des deux principales coalitions du pays, sans tête pour YAW, sans queue pour BBY, pourvu seulement que la mouture passe. La normalité voudrait que toutes les deux soient recalées. Ce qui est suicidaire pour lui.
Et maintenant, le navire tangue, prend de l’eau, dérive en haute mer, à la merci des grandes vagues. Et le capitaine, solitaire, sourd et aveugle, visière vissée sur le front, mains crispées sur la barre d’un gouvernail qui ne répond plus bien scrute à l’horizon son cap, son Yaakaar.
Demain, dans une ambiance bon enfant, faite de klaxons, de chants d’assiko, de taasu improvisées, de lumières et de flambeaux, les sénégalais inventifs et créatifs en rythmes et sonorités amplifieront l’appel dans des ampères que les leaders de YAW même ne pouvaient imaginer. Et ceci, pour une durée dont seuls leur inspiration et leur train serviront de métronome pour arrêter et regagner tranquillement leurs domiciles toutes proches.
Que seront les vuvuzelas au ton gutural étranger ? Où trouver même le stock et les jeunes filles et garçons suffisamment nombreux pour couvrir de leurs souffles la clameur populaire ?
Abass