Ridicules

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Le pouvoir du Chef a la particularité de secréter des bizarreries. Plutôt que de faire avancer la démocratie en favorisant une belle respiration des libertés, on étouffe celles-là au contraire ! En 2022, voir un citoyen jeté en prison pour avoir fait une revue de presse de « unes » de journaux il est vrai détournées, ne relève pas d’un trop grand souci pour la liberté. Pendant ce temps, des détourneurs de nos deniers publics poursuivent leurs larcins sans être inquiétés. Ou encore une certaine presse continue de nous vendre des mensonges comme ce fut le cas avec la conférence de presse nocturne de la formation au pouvoir dimanche à une heure de crime comme on dit.

Y a apparemment aucune différence entre l’acte de ce jeune homme qui dort depuis hier en prison avec celui de ces messieurs et dames qui étaient dans une tentative de holdup à une heure indue. Pour le reste, ne pas avoir les résultats d’une élection quatre jours après leur tenue et être toujours dans des supputations, c’est quand même une balafre sur le visage de cette grande démocratie que nous prétendons être.

On mesure le recul enregistré dans ce pays si on sait qu’en 2012, dans la soirée même du dimanche des élections, c’est-à-dire du second tour de la présidentielle, le peuple savait qu’il avait un nouveau président. Lequel avait d’ailleurs reçu les félicitations de son prédécesseur le jour même ! En 2000, c’est le lendemain des élections, dans la matinée, que le président Abdou Diouf avait appelé son successeur Abdoulaye Wade pour le féliciter de sa victoire.

Et là, s’agissant d’élections législatives où la majorité pourrait bien avoir basculé, on se retrouve quatre jours après le scrutin à attendre les résultats ! Une lenteur dans la proclamation qui nous fait croire qu’il y a anguille sous roche. Le plus drôle, c’est de voir le parti au pouvoir jouer le rôle qui devrait être celui de l’opposition. Quand un pouvoir en arrive à s’opposer à son opposition, à la marquer à la culotte plutôt que de mener le jeu, cela montre assurément qu’il a perdu l’initiative.

A tout le moins ! Il suffit que l’opposition convoque la presse pour que l’armée mexicaine en fasse autant à la minute qui suit pour lui porter la réplique. Aujourd’hui, plutôt que d’être rassurés, les citoyens en sont à en douter de la bonne foi des acteurs de la politique. De quelque bord que l’on soit, on remarque qu’il y a une tentative de manipulation ou de détournement des consciences. En être aujourd’hui à ce niveau, cela traduit véritablement un grand recul démocratique.
KACCOOR BI (LE TEMOIN)

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