nterdiction des manifestations au Sénégal : L’ONU s’inquiète et rappelle aux autorités le droit de manifester
Le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le droit de réunion pacifique et d’association, Clément Voule, a exprimé son inquiétude sur la situation politique tendue, née de l’interdiction des manifestations de l’opposition sénégalaise. Il a rappelé aux autorités étatiques le droit de manifester qui est garanti par la Constitution.
« Je suis avec inquiétude l’interdiction des #manifestations projetées aujourd’hui (hier mercredi). J’appelle les autorités à ouvrir un dialogue avec les organisateurs de la marche. Les manifestations sont reconnues par la Constitution et doivent être la norme et non l’exception », a tweeté M. Voule.
Le Rapporteur a rappelé aux autorités que « toute restriction à manifester doit être légale, proportionnelle et nécessaire dans une société démocratique ».
La dernière manifestation organisée le 17 juin à l’initiative de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi (YAW) avait été interdite par un arrêté du préfet de Dakar pour risque de troubles à l’ordre public. Pourtant, neuf jours auparavant, une manifestation de cette même coalition s’était déroulée de manière pacifique.
Certaines personnes ont par ailleurs été arrêtées durant la manifestation du 17 juin à Dakar dont des figures et leaders de la coalition YAW mais aussi des dizaines de manifestants. C’est le cas de Mame Diarra Fam et de Dethié Fall, députés, et d’Ahmed Aidara, maire de la commune de Guédiawaye. Ce dernier a été jugé et condamné pour « participation à un attroupement non armé », à une peine d’un mois de prison avec sursis et à une amende de 50.000 FCFA, le 27 juin.
Dethié Fall avait été arrêté devant le siège de son parti sur la voie de dégagement nord (VDN) à Dakar, alors que Mame Diarra Fam a été arrêtée devant la maison du maire de Dakar Barthélémy Dias. Dethié Fall a été condamné à une peine de six mois avec sursis pour participation à une manifestation non-autorisée alors que Mame Diarra Fam et 82 autres prévenus ont été acquittés pour les mêmes charges.
Face à ces interdictions répétées, les leaders de ladite coalition ont introduit une nouvelle demande de manifester. Cette manifestation, prévue dans plusieurs grandes ville du pays, hier mercredi, ont été toutes interdites pour diverses raison. Les responsables de YAW ont décidé de reporter la manifestation après plusieurs médiations.*
Salif SAKHANOKHO