Les promoteurs immobiliers dans certaines villes se passent le mot pour ne plus donner de logement aux diplomates sénégalais
Le journal Le Quotidien a publié ce vendredi les témoignages de diplomates sénégalais en poste en Europe et en Amérique qui se plaignent de retards dans le versement de leurs indemnités de logement. Ils pointent une situation qui les met mal à l’aise devant leurs pairs d’autres pays, qui seraient au courant de leur situation, et chahute leur solvabilité auprès des agences immobilières et des banques.
«Aujourd’hui, les promoteurs immobiliers dans certaines villes se passent le mot pour ne plus donner de logement aux Sénégalais, confie un diplomate qui s’est entretenu avec Le Quotidien. La plupart des diplomates expatriés ont reçu des mises en demeure de leurs bailleurs à cause d’un défaut de paiement de loyer et de crédit bancaire. On ne reçoit pas nos indemnités à temps. On ne comprend pas. C’est déshonorant.»
Contacté par Le Quotidien, le ministère des Affaires étrangères a assuré être à jour à propos du versement des indemnités de logement aux ayants droit établis dans les représentations diplomatiques du Sénégal à l’étranger. «Les crédits du 1er semestre (janvier-juin) ont été intégralement délégués. Nous sommes le 20 juillet, on ne peut pas parler de mise en demeure ou de retard de paiement», répondent les services de Aïssata Tall Sall, la chef de la diplomatie sénégalaise.
S’ils admettent qu’«il est arrivé par le passé qu’il y ait des retard», ces derniers assurent que ces impairs sont de l’histoire ancienne. «Cette année, jure le ministère des Affaires étrangères, le département, avec l’appui du ministère des Finances, est à jour en termes d’Il (indemnité de logement), et pour ce qui concerne le second semestre (juillet-décembre), le nécessaire est fait dans le système, et incessamment ils percevront leurs dus.»
Malgré ces assurances de la tutelle, l’un des diplomates qui ont tiré la sonnette d’alarme dans Le Quotidien est formel : «Il se peut que des diplomates soient expulsés dans les prochains jours (de leurs domiciles).» Un de ses collègues renchérit : «Nous ne sommes plus crédibles au niveau des banques et des agences immobilières. Je ne sais pas si le Président est au courant, mais on doit se battre pour changer la situation. On nous terrorise.»