Les chiffres de l’horreur
Cartographie des cas de décès résultant de la répression des manifestations de juin 2023 au Sénégal. Une initiative citoyenne regroupant une quarantaine de journalistes, cartographes et scientifiques des données
CartograFreeSenegal est une initiative citoyenne qui regroupe une quarantaine de journalistes, cartographes et scientifiques des données. L’objectif selon les acteurs, est de recenser et documenter les cas de décès résultant de la répression des manifestations de juin 2023 au Sénégal afin de pallier la confusion autour du bilan humain des violences et de partager l’histoire des victimes.
Malgré plusieurs tentatives d’accéder aux données gouvernementales, les autorités n’ont jusqu’à présent pas donné suite. CartograFreeSenegal a donc décidé de prendre les choses en main et d’engager des recherches pour documenter les morts survenues lors des manifestations.
Dans un premier temps, l’initiative a tenu à établir un lien sûr et direct avec les familles des victimes afin d’authentifier les décès survenus. En effet, dans le feu de l’action, de nombreuses informations non vérifiées ont circulé sur les réseaux sociaux. CartograFreeSenegal a donc mis en place un processus rigoureux pour vérifier les informations et s’assurer de la fiabilité des données recueillies.
L’initiative a également utilisé des techniques de cartographie pour localiser les décès et les visualiser sur une carte interactive. Cette carte permet de mieux comprendre la géographie des violences et de mettre en évidence les zones où les affrontements ont été les plus violents.
CartograFreeSenegal a pour objectif de rendre publics les résultats de ses recherches et de partager l’histoire des victimes. Cette initiative permettra de pallier l’absence de données gouvernementales et de documenter les événements tragiques de juin 2023 au Sénégal. Pour chaque cas, au moins un journaliste a été chargé de sa documentation ; passant en revue certificats d’autopsie, éléments photos et vidéos ainsi que témoignages de parents, témoins oculaires et personnel médical.
Baye Fallou Sène, 17 ans, élève
Baye Fallou Sène est mort à la fleur de l’âge. Il avait 17 ans. Le 1er juin, sa curiosité le pousse à se soustraire à l’attention de sa maman pour aller observer les heurts entre policiers et manifestants aux Parcelles Assainies. Parti de l’Unité 16, il reçoit une balle en pleine poitrine au croisement 22. Il est évacué par une charrette à bord de laquelle il rendra l’âme selon son beau-frère. Face à la perte de son benjamin, la mère de Fallou préfère se draper d’une grande dignité et s’en remettre à Dieu. Elle garde l’heureux souvenir d’un enfant « calme, pudique et respectueux ». Élève au lycée Le Scientifique, le défunt rêvait de devenir footballeur professionnel. Aujourd’hui, Baye Fallou Sène repose dans la cité religieuse de Touba, au cimetière de Darou Salam.
Babacar Samba, 20 ans, soudeur en formation
Babacar Samba a été tué par balles le 1er juin 2023 à Bargny. Soudeur métallique en troisième année de formation, il était âgé de 20 ans. Son homonyme décrit un jeune discipliné. Mamadou Samba, père du défunt, loue les qualités d’un fils débrouillard et respectueux qui était l’espoir de toute une famille. En apprentissage, il profitait du dimanche pour travailler et prenait souvent le relai de son père « en payant le petit-déjeûner de la famille ». Son oncle réclame que la lumière soit faite sur les circonstances du décès.
Khadim Ba, 21 ans, mécanicien
Khadim Ba avait décidé de prendre part aux manifestations avec ses amis à Pikine le 1er juin. Malheureusement, il y a tragiquement trouvé la mort. Pour certains habitants du quartier Pikine Nietti Mbar, dans la banlieue de Dakar où habite le jeune mécanicien de 21 ans, le coupable n’est nul autre qu’un nervi. Selon des témoignages, ce dernier a été identifié par les compagnons d’infortune du défunt mais il se serait lui-même rendu à la police de peur d’être lynché par la foule en colère. Chez la famille de Khadim Ba, l’heure n’est pas à la vengeance. Parents et amis sont plutôt occupés à pleurer la perte d’un jeune digne et au sens du partage inégalable. Ibrahima Ba se raccroche à cette dernière image du corps inerte de son fils : « Après avoir appris que Khadim a été touché par balle, je me suis rendu au dispensaire. J’ai ôté le drap qui couvrait son visage et je l’ai appelé par son prénom ». Le père endeuillé n’obtiendra jamais de réponse.
Mor Nguer Ndiaye, 22 ans, Footballeur
Mor Nguer Ndiaye était un amoureux du ballon rond. Le 1er juin, vers 18h25, il décide d’aller s’entraîner au terrain de football situé près de chez lui. Avant de partir, il rassure sa mère qui lui conseille de faire attention aux manifestations houleuses se déroulant dans le quartier. Le jeune homme de 22 ans n’est pas inquiet car, pour éviter tout heurt, il prévoit de passer par un chemin autre que celui qu’il avait coutume d’emprunter. Ce détour lui sera fatal. Quelques pas lui suffiront à se retrouver au milieu d’une course poursuite entre policiers et manifestants. Le footballeur sera atteint à la mâchoire par un tir. Évacué à l’hôpital de Thiaroye, il décédera à 01h30 du matin. “Le médecin a confirmé que Mor a été touché par une balle réelle de 9mm” nous a confié le père du défunt. Assane Ndiaye décrit un fils révérencieux, courtois envers tous et uniquement mû par sa passion du football. Une passion qui l’avait conduit à entamer une formation dans une école de foot mbouroise.
Seny Coly, 26 ans, boulanger
Seny Coly résidait à Niary Tally et partait travailler dans une boulangerie des Parcelles Assainies lorsqu’il a été fauché par une balle à Liberté 6
Omar Sarr est mort atteint d’une balle le 1er juin 2023 à Ziguinchor.
Sidya Diatta, 32 ans, agriculteur
Quand Boubacar Diatta parle de son regretté petit frère, il se laisse volontiers aller aux confidences. Il raconte comment Sidya Diatta abhorrait les injustices, comment il était de toutes les batailles du parti Pastef dont il était militant depuis 2018, comment il était un soutien pour ses frères et sœurs. Sidya avait 32 ans. N’ayant pas trouvé d’emploi à la fin de ses études à l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest (UCAO), il s’était lancé dans l’agriculture. Il est mort le 1er juin 2023 à Ziguinchor après avoir été atteint par balle comme l’a confirmé l’autopsie que sa famille n’a pu consulter que partiellement. « La police nous a empêchés de lire l’intégralité de l’autopsie », dénonce Boubacar Diatta. Les proches de Sidya Diatta disent être déterminés à obtenir justice
El Hadj Mamadou Cissé, 26 ans, étudiant en Lettres modernes
L’annonce de sa mort a secoué la twittosphère sénégalaise. El Hadj Mamadou Cissé y était connu sous le pseudonyme de “Buur Joie”. Dès l’annonce du décès de cet étudiant en lettres modernes né au quartier de l’église de Grand-Yoff , ses photos ont inondé la toile et délié les langues. Les témoignages furent unanimes quant à sa bonté et sa piété. C’est d’ailleurs en revenant de la mosquée qu’il a été touché par une balle à l’épaule. Son frère Djimbal Ba raconte que face à la fermeture de la mosquée qu’il avait l’habitude de fréquenter, Mamadou s’est rendu dans une autre mosquée située derrière sa maison. Sur le chemin du retour il sera pris au piège des tirs qui faisaient rage. Il rendit l’âme à l’hôpital Idrissa Pouye où il fut acheminé. Une immense foule l’a accompagné à sa dernière demeure à travers un cortège coordonné de bout en bout par les jeunes chrétiens de l’Église Saint Paul. El Hadj Mamadou Cissé devait se rendre au Canada en Août afin d’y poursuivre ses études.
Tamsir Cissé est mort par balle le 02 juin 2023
Mamadou Moustapha Gueye, 44 ans, Cinéaste Réalisateur
Le 02 Juin, après une longue journée de travail, il emprunte le chemin du retour pour rallier son domicile. Il regagne alors un quartier baignant dans un chaos monstre. En effet, à l’Unité 24 des Parcelles Assainies, policiers et manifestants s’opposent âprement.
Pour disperser la foule, les forces de l’ordre usent de gaz lacrymogènes qui rendent l’air irrespirable. Une atmosphère étouffante qui aura eu raison de Mamadou, asthmatique depuis le bas âge.
Après avoir piqué une crise d’asthme, Mamadou Moustapha Gueye, surnommé “Sounou”, a rendu l’âme pendant son évacuation à l’hôpital Général Idrissa Pouye de Grand Yoff. Sounou laisse derrière lui une famille accablée par le chagrin et un monde du cinéma endeuillé par sa perte. Ses collègues et amis se souviennent de “son exemplarité, son dévouement envers les gens et sa gentillesse”.
Une générosité qui manquera à ses étudiants de Ciné Banlieue auxquels il dispensait gratuitement des formations afin de leur mettre le pied à l’étrier. Âgé de 44 ans, Sounou mûrissait de nombreux projets audiovisuels parmi lesquels un documentaire sur les cimetières.
Triste clin d’œil du destin.
Bacary Dieme, 26 ans, soudeur pour automobile
Fils unique, Bacary Diémé, peintre automobile de 27 ans, est mort le 2 juin 2023 après avoir été touché par balle lors des manifestations. Il a rendu l’âme après son évacuation à l’hôpital de Pikine, dans la banlieue de Dakar. L’annonce de sa mort a drainé du monde dans la maison familiale, sise à Diamaguène, un quartier de la banlieue dakaroise. Le défunt, né en 1996 à Bignona, dans la région Ziguinchor dans le sud du Sénégal, était connu pour son sens du respect, témoigne son cousin Bacary Badji. Il rappelle que ce dernier n’était affilié à aucun parti politique. Face à ce drame qui les touche, la famille Diémé s’en remet à Dieu.
Serigne Fallou Sall, ferailleur, 17 ans
Mamadou Ndoye, malade mental, 53 ans
Mamadou Ndoye avait 53 ans. Sans emploi, il souffrait d’une déficience mentale. ll est mort après avoir été percuté par un véhicule de police à Bargny. Il ne manifestait pas mais était présent sur les lieux. A Bargny, tout le monde savait que cet habitant de Ndal Dally avait l’habitude de fréquenter les abords du commissariat, zone des manifestations où il rendra l’âme après le choc.
Lassana Diarisso, 21 ans, livreur
Son corps sans vie a été retrouvé le vendredi 02 juin 2023. Il faut savoir que Lass etait très connu. Des jeunes l’ont reconnu et ont appellé Makha, son frère à l’arrêt “Keur Mbaye Fall” du Train Express Régional (TER). Ce vendredi, alors qu’il était parti garer sa voiture afin de la préserver d’éventuels actes de vandalisme, il a été percuté, sur le chemin du retour, par un véhicule de gendarmerie, raconte un de ses proches. Amoché, il a ensuite été emmené par des gendarmes de la LGI de Mbao qui l’ont conduit dans la brigade du TER de Keur Mbaye Fall selon des témoins. Ses proches affirment qu’il a subi des sévices. “Nous avons tenté de le récupérer à deux reprises des mains des gendarmes qui nous ont opposé un refus catégorique” raconte son frère qui confie que les cris d’agonie du défunt résonnent encore dans sa tête. Le corps sans vie de Lassana Diarisso a été finalement remis à son père à l’arrêt du TER de sa commune.
Bassirou Sarr, tailleur, 31 ans
Bassirou Sarr était un tailleur dévoué à son quartier et à sa famille. Ce trentenaire décrit comme disponible et généreux s’en est allé après une dernière largesse à l’égard de sa maman Mbada Diouf qui confie: “Le jour de son décès il m’avait offert de l’argent. Il était d’un soutien indéfectible. C’est très douloureux de perdre son enfant dans ces circonstances”. Lamine Sarr, grand frère du défunt, réclame justice et souhaite que l’opacité autour du décès de Bassirou soit levée. Convaincu qu’un gendarme est responsable du tir mortel qui a ôté la vie de son frère, il est conforté dans sa position par le témoignage d’un ami de la famille qui a assisté à la mort du tailleur de 31 ans. Il raconte: “Nous étions en train de manifester. Bassirou qui était tout juste derrière moi a reçu une balle d’un gendarme qui a pointé son arme vers nous et tiré”. En attendant que la lumière soit faite, Guinaw Rails fait le deuil de son fils brutalement arraché à son affection.
Ismaila Traoré, Gardien, débrouillard à plusieurs métiers, 28 ans
Très tôt, Ismaila Traoré, connu sous le sobriquet de “Petit”, a écourté ses études afin de subvenir aux besoins de sa famille. Toujours aux petits soins de sa mère, c’est d’ailleurs cette dernière qu’il accompagnait à l’hôpital lorsqu’il a été touché par balles à la tête sur le chemin du retour. “Petit” a succombé aux balles qui crépitaient dans une ruelle de Guinaw Rails, terrain d’affrontements entre policiers et jeunes. Âgé de 28 ans, Ismaila était un jeune homme dégourdi, touche à tout qui ne lésinait pas sur les moyens pour satisfaire son entourage.
Malang Mané, gendarme
Malang Mané est mort dans le cadre d’une intervention lors des manifestations du 02 Juin à Diamniadio. Ce gendarme surnommé “Boss” est originaire du village de Kagnobon dans le département de Bignona.
Ousmane Badio, mécanicien de son état, a été tué par balles le 02 Juin 2023 à Ziguinchor. Il avait 17 ans.
Souleymane Sano, 25 ans
Souleymane Sano a été tué par balles lors des affrontements du 02 Juin 2023 à Ziguinchor. “Il est mort dans mes bras”, raconte son ami qui a aperçu le tireur. Souleymane habitait Lyndiane, un quartier Ziguinchorois.
Doudou Diene, Aviculteur, 34 ans
Comme d’habitude, Doudou Diene dit “Petit” revenait de son poulailler à Guinaw Rails avant d’être touché par deux balles à Bargny. Il avait fait faire du café à l’épouse de son frère promettant de revenir. Malheureusement, la dernière fois que la voix de celui qui animait la maison des Diene sera entendue, ça sera pour demander pardon à son père et sa mère, au téléphone. Il rendra l’âme au matin du samedi après une intervention chirurgicale à l’hôpital Idrissa Pouye de Grand Yoff sans espoir diront les médecins à ses proches: “La balle avait fait trop de dégâts”, selon son père. Petit Diene était âgé de 34 ans, époux et père d’un bébé dont il a fêté le premier anniversaire il y a un mois.
Abdoulaye Kamara dit Baaba Kaana, Rappeur, 34 ans
Sa dernière vidéo postée sur son compte tik-tok a des allures de testament. En halpulaar, langue d’expression de son art, le rappeur Abdoulaye Kamara y faisait un vibrant plaidoyer contre l’injustice et invitait ses pairs artistes, les dignitaires religieux, les sportifs et autres porteurs de voix à se prononcer contre les abus posés par le pouvoir. Un dernier message frappé du sceau de l’engagement, leitmotiv de la vie du défunt qui arpentait les scènes sous le nom de Baba Kana. Abdoulaye Kamara est mort le 03 Juin à Niary Tally. Ce jour-là, vers 18h, il se rend chez un ami aux HLM. Sur le chemin du retour, il croise des forces de l’ordre aux prises avec des manifestants. En voulant traverser ce tohu-bohu indescriptible, il est atteint par balle. En atteste l’autopsie dont fait état un communiqué publié par la famille: “décès par suite de blessure abdominale par arme à feu”. Les images de son corps emporté et malmené par les forces de l’ordre ont fait le tour des réseaux sociaux. On l’y voit recevoir un coup de fusil et des coups de pied de la part des policiers. La famille ne parviendra à récupérer le corps de leur fils que deux jours plus tard après moults pérégrinations entre commissariats et hôpitaux dakarois. Elle annonce vouloir porter plainte. Abdoulaye Kamara dit Baba Kana repose à Boinodji(Matam), au terme de sa 38ème année.
Mamadou Tall, Jakartaman, 44 ans
Amadou Tall, est un ressortissant de la Guinée âgé de 44 ans. Boutiquier avant d’être conducteur de moto Jakarta, il a été touché par une balle perdue au poumon gauche alors qu’il se trouvait dans sa chambre.
Le Monde, Juin 2023 :
« La balle l’a trouvé chez lui. » Cet homme aux mots délicats a choisi de se réfugier derrière la fatalité pour raconter le drame qui s’est déroulé entre le 4 et le 5 juin. Cette nuit-là, son ami est mort, seul, dans le noir de sa chambre, après avoir reçu « une balle perdue » dans le dos, comme le martèlent ses voisins. A Ziguinchor, dans le sud du Sénégal, certains pensent même que Mamadou Tall, 44 ans, a été touché pendant qu’il priait. « Personne ne sait ce qu’il faisait, lance ce proche qui souhaite garder l’anonymat. Ce qui est sûr, c’est qu’il était chez lui. »
Il y a bien un trou dans le volet métallique extérieur de sa maisonnette située dans le quartier de Néma 2. A l’intérieur de ce deux-pièces d’un grand dénuement, sans luminaire, du sang séché macule la dalle en béton, noirci par endroits par la chaleur de la Casamance. Rien n’a été touché depuis la funeste nuit : son matelas, ses claquettes, ses habits jetés sur une valise rose, ses mégots, son « jakarta » (surnom donné aux motos-taxis) ou encore ses téléphones sont toujours là. »
Mohamed Sylla, Elève, 19 ans
Le 1er juin, chez la famille Sylla, le patriarche Soriba avait pris les devants en défendant sa progéniture de sortir car dehors, les affrontements entre policiers et jeunes avaient atteint un pic de violence inquiétant. Hélas, ses précautions prises n’auront pas suffi à empêcher son fils de figurer parmi les victimes des manifestations. Ce jour-là, le défunt Mohamed Sylla passe la journée au sein de la demeure familiale. A 17h, il y effectue sa prière puis décide de rejoindre ses parents qui tiennent une échoppe située à quelques encablures. L’adolescent de 19 ans déjeune en leur compagnie et prend sans tarder le chemin du retour au cours duquel sa vie est abrégée par un tir de balle. Mis au courant par les riverains, Soriba Sylla se lance dans une recherche effrénée de son fils dont il ne retrouvera le corps que le lendemain à l’hôpital Baudoin. Malheureux dénouement pour celui qui espérait un brillant avenir pour son enfant. Le père, attristé, se remémore comme Mohamed était studieux et consciencieux. Même son de cloche chez la soeur du disparu qui regrette un jeune homme poli. Élève en classe de 3ème, Mohamed Sylla était candidat à l’examen du BFEM qu’il ne passera jamais.
Ibrahima Drago, 24 ans employé au Port de Dakar est mort par balle le 02 juin
Modou Beye, pêcheur de passage à Cap Skirring y est mort par balle le 02 Juin, il avait 25 ans.