Les Charognards ! La chronique de KACCOR sur un post Facebook indécent d’un ancien ministre sur Sonko
Point n’est besoin de porter des œillères ou de feindre de ne rien voir. Ce pays que nous aimons tous, et où existe depuis longtemps une commune volonté de vivre ensemble, risque d’être en lambeaux, pris en otage par une bande de gens qui se croient tout permis et qui défient toutes les lois. Celles-là même dont elle est garante. Des gens qui peuvent se révéler plus dangereux que ceux qu’ils qualifient à tout bout de champ de terroristes. Ils se croient, eux, parmi les plus justes, les plus vertueux, les plus républicains et les plus respectueux des lois du pays. Ils se disent même « protecteurs » de la République — de leurs fabuleux intérêts, oui ! -, jurant de ne pas la laisser à des aventuriers. Au prix de leur vie…
Quand ils accusent les autres de développer des appels à la haine, ils se découvrent hypocrites, déniant aux autres qui ne pensent pas comme eux toute raison d’exister. Plusieurs fois, des voix respectables et respectées sont sorties de leur silence pour se désoler de la manière dont marche l’Etat de droit, — enfin, ce qui en tient lieu — dans ce pays à la dérive. Preuve que des ressorts se sont cassés et de l’abîme où l’on risque de se retrouver ensevelis par notre hypocrisie.
Ce pays est en train de développer tous les germes qui mènent à une grande division avec deux camps qui se vouent une haine mortelle. Ceux qui jouent leur rôle de vigies sont vite traités de pyromanes et houspillés par une chœur de flagorneurs qui n’a que l’insulte comme arguments. Nos prisons sont remplies d’innocents et particulièrement de jeunes arrêtés pour des posts qui ne sont accessibles qu’à quelques dizaines d’internautes et accusés du délit d’actes insurrectionnels.
S’ils ne sont pas placés sous mandat de dépôt pour « terrorisme » ! Personne n’est autorisé à dire sa pensée. Nul n’est épargné pour franchir les portes d’une prison et quel que soit l’âge. La traque n’épargne pas non plus les compatriotes de la diaspora dont certains sont cueillis dès leur descente de l’avion et envoyés en prison. Pire que dans la dictature stalinienne. Autant dire que nous avons atteint le fond avec cette traque indigne d’une grande démocratie.
Et pendant que celui qui est incontestablement le premier opposant du Chef observe une grève de la faim au point d’être admis en réanimation, y en a qui jubilent, souhaitant sa mort. Le plus haineux, un ancien ministre, a fait parler son cœur, estimant qu’en matière de grève de la faim, la vérité se trouve dans une séquence de 40 jours au-delà de laquelle aucun mensonge ne peut résister, invitant à la patience. Et pour illustrer son post, l’image d’un enfant mourant que guette un charognard. Le comble de la méchanceté et de la bêtise humaine.
KACCOR, Le Témoin