Le second tour des législatives

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L’Assemblée nationale se prépare à vivre une journée très tendue ce lundi 12 septembre avec sa session d’ouverture.

L’Assemblée nationale se prépare à vivre une journée très tendue ce lundi 12 septembre avec sa session d’ouverture. En effet, le rééquilibrage des forces politiques entre pouvoir et opposition (83 sièges contre 80 sièges) imposé par les résultats des élections législatives du 31 juillet dernier et l’idée de création de plusieurs groupes parlementaires agitée par des responsables de l’inter-coalition Yewwi-Wallu font planer sur cette session un gros nuage d’incertitude.

Élus le 31 juillet dernier, les députés de la 14e législature seront installés officiellement dans leur fonction de représentants du peuple lors de la session d’ouverture de l’Assemblée nationale. Prévue le lundi 12 septembre prochain, cette session s’annonce particulièrement tendue en raison des défis qui attendent les 165 députés. Lesquels sont liés notamment au choix des membres du prochain bureau de l’Assemblée nationale dont le nouveau président de l’Assemblée nationale, ses huit Vice-présidents, les six Secrétaires élus, les deux Questeurs. Mais surtout la constitution des Groupes parlementaires et le partage des 14 commissions permanentes de l’Assemblée nationale.

En effet, si le processus de l’installation du bureau de l’Assemblée nationale s’est toujours passé sans beaucoup de difficultés lors des législatures précédentes du fait de la majorité écrasante des sièges détenus par le régime en place, tel ne sera pas le cas pour cette fois-ci. Et pour cause, la nouvelle configuration de l’espace politique dicté par les résultats des dernières élections législatives caractérisées par la débâcle de la coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar qui a obtenu que 82 sur les 83 requis pour avoir la majorité absolue des sièges et la montée fulgurante de l’opposition réunie autour de l’inter-coalition Yewwi-Wallu qui a obtenu 80 sièges de députés, ouvre la voie à toutes possibilités.

LE CHOIX DU PRÉSIDENT DE L’ASSEMBLÉE NATIONALE

Le profil du président de l’Assemblée nationale est certainement la question qui préoccupe le plus aussi bien le camp du pouvoir que celui de l’opposition réunie autour de l’inter-coalition Yewwi-Wallu. A moins de cinq jours de la session d’ouverture de l’Assemblée nationale, des interrogations fusent tous azimuts sur les candidats qui seront positionnés par ces deux camps. Au niveau de l’opposition, plusieurs noms sont agités pour occuper le Perchoir. Il s’agit entre autres, des maires de villes de Dakar et Guédiawaye, Barthelemy Dias et Ahmed Aïdara mais aussi Birame Souley Diop, maire de la commune de Thiès-Nord, tous membres de la coalition Yewwi Askan wi. A ceux-là, il faut également ajouter des candidats de Wallu, Mamadou Lamine Thiam (PDS) et Mamadou Lamine Diallo (Tekki) présentés par certains observateurs de la scène politique sénégalaise comme disposant le meilleur profil pour occuper le perchoir au nom de l’inter-coalition. Même casse-tête du côté de la majorité présidentielle où le chef de l’Etat, Macky Sall, par ailleurs, président de la coalition Benno Bokk Yaakaar serait face «une équation à 2 inconnues» en raison de 3 profils qui se dégagent pour ce poste à savoir, Amadou Ba, Aly Ngouille Ndiaye et Aminata Touré.

Élu au scrutin uninominal, à la majorité absolue des suffrages exprimés pour mandat de cinq ans lors de la session de l’Assemblée nationale, le poste président de l’Assemblée nationale constitue un enjeu majeur. En effet, en plus de son statut de Première personnalité de l’institution parlementaire avec tout ce que cela implique comme avantages, c’est lui qui sera chargé, en cas de vacance du pouvoir, d’assurer la suppléance du chef de l’Etat.

LA CONSTITUTION DES GROUPES PARLEMENTAIRES

Au-delà du choix du prochain président de l’Assemblée nationale, la question de la constitution des groupes parlementaires dont le nombre est fixé à 15 députés fait également partie des tractations au cœur de cette session d’ouverture de l’Assemblée nationale. En effet, après sa forte percée enregistrée lors des dernières élections législatives, l’opposition réunie au sein de l’Inter-coalition veut utiliser toutes les cartes en sa possession pour contourner la majorité absolue des 83 sièges de Benno obtenue grâce au ralliement de Pape Diop, tête de liste de la coalition Bokk Gis Gis Liggey qui a rejoint le camp du pouvoir. C’est dans ce sens que ses responsables agitent de plus en plus l’idée de création de plusieurs groupes parlementaires au sein de l’Inter-coalition Yewwi-Wallu pour faire face au régime en place.

En effet, selon eux, en créant plusieurs groupes, l’opposition va pouvoir grâce à ce stratagème, renforcer sa présence aussi bien au niveau du bureau de l’Assemblée nationale mais aussi au sein de la conférence des présidents avec ses présidents de groupes parlementaires qui vont renforcer ses vice-présidents. Seulement, cette idée ne fait pas l’unanimité surtout au sein de certains acteurs de la société civile mais aussi politiques. Évoquant des charges supplémentaires sur le budget de l’Etat liées à la prise en charge du fonctionnement de ces groupes et des salaires des présidents et vice-présidents de ces groupes, ces personnalités reprochent ainsi à l’opposition de vouloir ramer à contre-courant de ses engagements de rationaliser les dépenses publiques.

Pour rappel, un député gagne 1,3 million de francs CFA de salaire par mois. A cette somme, il faut ajouter les frais liés à la prise en charge de son véhicule de fonction, un 4×4 et 300 litres d’essence par mois et une indemnité de logement de 200 mille francs. S’agissant des autres membres du Bureau de l’Assemblée nationale dont le président, ses huit vice-présidents, les six secrétaires élus, les présidents de groupes parlementaires et les deux questeurs, ils touchent presque le double voire le triple de ce salaire en plus des avantages taillés sur leur mesure. Rien que les présidents de groupes parlementaires gagnent environ 2 millions FCFA par mois en plus de deux véhicules de fonction et de 1 000 litres d’essence par mois. Ils bénéficient également, en plus de ces charges, d’un budget de fonctionnement pour leur groupe parlementaire dont le montant peut aller jusqu’à 5 millions selon la taille.

Nando Cabral GOMIS

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