La question de la troisième candidature a été réglée
Le Professeur d’Histoire à l’université de Columbia aux Etats-Unis, Mamadou Diouf, estime que le débat sur une nouvelle candidature de l’actuel chef de l’État Macky Sall, agité de plus en plus par ses partisans est un non-événement
Selon le Professeur d’Histoire à l’université de Columbia aux Etats Unis, Mamadou Diouf, la question de la 3ème candidature du Président Macky Sall en 2024 a été définitivement réglée par les résultats issus des élections législatives du 31 juillet dernier. Invité du jour de l’émission objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 30 octobre, l’historien sénégalais vivant aux États Unis a indiqué que le débat en cours sur cette éventuelle 3ème candidature de l’actuel chef de l’Etat est un non-événement.
Le Professeur d’Histoire à l’université de Columbia aux Etats Unis, Mamadou Diouf, estime que le débat sur une éventuelle 3ème candidature de l’actuel chef de l’Etat, Macky Sall, alimenté de plus en plus par ses partisans est un non-événement.
Invité du jour de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 30 octobre, l’ancien Maître assistant d’histoire moderne et contemporaine à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (en 1989) a indiqué que cette question de la troisième candidature du Président a été définitivement réglée par les résultats issus des élections législatives du 31 juillet dernier. « Ceux qui poussent Macky à se présenter disent que c’est le deuxième quinquennat et ceux qui sont contre disent que c’est un troisième mandat et, la Constitution ne permet pas justement ce 3e mandat. Mais, rappelez-vous que je vous avais dit que les élections législatives vont effectivement, être une occasion où les Sénégalais vont dire clairement, je ne dis pas seulement au Président Macky Sall mais à tous ceux qui font du bruit autour de la possibilité de sa candidature en 2024, que ça ce n’est pas possible. Les Sénégalais ont effectivement fait ça en votant pour une Assemblée nationale où l’opposition et le pouvoir sont presque à égalité des sièges. Donc, cette question a été définitivement réglée par les résultats de ces élections», a souligné le Pr Mamadou Diouf.
Avant de faire remarquer dans la foulée : « Ce 3ème mandat est une idée qui ne devrait même pas être débattu, parce que c’est réglé par la Constitution sénégalaise. Tous ceux qui, se sont targués d’avoir participé à la rédaction de cette Constitution ont tous répété jusqu’à maintenant, qu’un 3ème mandat était impossible. D’ailleurs, on a aujourd’hui d’anciens Premiers ministres, d’anciens ministres mais aussi des ministres actuels même s’ils ne le disent pas très clairement, qui sont d’avis que le 3ème mandat est impossible ».
Poursuivant son argumentaire sur ce débat, l’historien sénégalais, titulaire de la chaire Leiner family d’études africaines et directeur de l’Institut d’études africaines de l’Université Columbia à New York, a ainsi tenu à prévenir que le Sénégal va plonger dans une crise en cas de 3ème candidature pour l’actuel chef de l’Etat. « Pour matérialiser cette idée de 3e mandat, il va bien falloir au moins qu’une institution décide que c’était possible parce que la Constitution lue, d’une certaine manière, dit que c’est impossible. Dans ce cas, il faut changer la Constitution. Mais, la question est de savoir si le parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr) dispose d’une majorité à l’Assemblée pour amender cette Constitution».
PR MAMADOU DIOUF SUR L’AVENIR POLITIQUE D’AMINATA TOURE – « Elle va être candidate en 2024 parce que (…) on ne peut pas avoir une alliance Aminata Touré-Sonko »
Par ailleurs, interpellé par notre confrère Baye Oumar Guèye sur l’avenir politique de l’ancienne Première ministre, Aminata Touré, qui a démissionné du groupe parlementaire de la majorité après la mise à l’écart de sa candidature pour la présidence de l’Assemblée nationale par le Président Sall, le Pr Mamadou Diouf a indiqué qu’elle sera candidate en 2024. « Mme Aminata Touré est une politicienne assez extraordinaire. Son avenir politique est très clair. Qu’on soit d’accord avec elle ou non. Et, je pense qu’au moins dans une certaine mesure, elle a constamment montré la trajectoire qu’elle dégageait pour elle-même. C’est une politicienne, une politicienne ambitieuse qui se bat pour ses ambitions, qui se bat pour ses idées et qui va effectivement se trouver dans les jeux politiques. Probablement, elle va être candidate en 2024, parce que si elle s’allie, si vous voulez avec le représentant le plus important de l’opposition, elle ne peut être qu’en 3e ou 4e position », a-t-il affirmé. Avant d’insister : « Je veux dire, on ne peut pas avoir une alliance Aminata Touré Ousmane Sonko où c’est Aminata Touré qui dirige ça, c’est très clair. Donc, elle ne peut que, peut-être, rassembler les gens avec qui elle était et une partie des gens de l’opposition, c’est possible. Mais aujourd’hui elle doit se constituer, comme on dit, une base, une base politique pas en termes de petit espace avec un maire ou député, mais une vraie base nationale. Elle doit se construire maintenant une identité politique mais une identité politique qui la sorte de là où elle vient. Pour moi, c’est ça qui est le plus important »
Nando Cabral GOMIS