La Guinée porte des accusations contre le dirigeant déchu Alpha Condé
Le procureur général de la Guinée a ordonné des poursuites judiciaires contre l’ancien président Alpha Condé et 26 de ses anciens responsables pour des crimes présumés, y compris des actes de violence pendant l’exercice de leurs fonctions.
Les accusations portées contre Condé, 84 ans, et ses alliés vont de la complicité de meurtre et d’agression à la destruction de biens, selon un document signé par le procureur général.
D’autres crimes présumés comprennent la détention, la torture, les enlèvements, les disparitions, les viols et autres abus sexuels et le pillage.
Parmi les anciens responsables poursuivis figurent un ancien président de la cour constitutionnelle, d’anciens présidents du parlement, un ancien premier ministre et de nombreux anciens ministres, législateurs et chefs des services de sécurité.
Le procureur général Alphonse Charles Wright a déclaré à l’agence de presse AFP que l’ordre d’engager des poursuites judiciaires faisait suite à une plainte déposée par le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), un groupe de coordination qui avait mené des manifestations contre l’ancien président.
La colère contre Condé, qui en 2010 était devenu le premier président démocratiquement élu de l’histoire du pays, a monté après avoir modifié la constitution pour briguer un troisième mandat en octobre 2020.
Son principal challenger Cellou Dalein Diallo et d’autres candidats de l’opposition ont allégué des irrégularités dans les résultats officiels, qui l’ont vu gagner avec 59,5% des voix.
Des manifestations répétées ont fait des dizaines de morts, dont au moins 17 dans des accrochages entre manifestants et policiers après le vote.
Condé a été renversé lors d’un coup d’État militaire en septembre dernier par des officiers de l’armée dirigés par le colonel Mamady Doumbouya, un ancien commandant des forces spéciales.
Doumbouya a depuis prêté serment en tant que président par intérim et mis en œuvre une répression contre la corruption présumée de l’ancien régime.
L’avenir de Condé est devenu un problème majeur entre l’armée et le bloc régional CEDEAO après le coup d’État.
Il a d’abord été emprisonné puis autorisé à se rendre aux Émirats arabes unis pour des soins médicaux en janvier, avant de rentrer chez lui le 10 avril.