Entre orientations et rejets
Abdoul Mbaye, Mary Teuw Niane et Mamadou Lamine Diallo, président du Mouvement Tekki et 7eme vice-président de l’Assemblée nationale, remettent en cause en question l’efficacité des mesures pour la réduction des prix
L’efficacité des quinze mesures destinées à réduire les prix au Sénégal est loin de faire l’unanimité. L’importateur du riz, Moustapha Tall et de l’Économiste et Maitre de Conférences titulaire, Thierno Thioune, les saluent certes, mais déclinent les modalités pratiques pour y arriver (voir par ailleurs). Quant à certains acteurs politiques, ils remettent en cause en question l’efficacité de ces mesures. L’ancien Premier ministre, Abdoul Mbaye, l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur de la Recherche et de l’Innovation, Mary Teuw Niane ou encore Mamadou Lamine Diallo, président du Mouvement Tekki et 7eme vice-président de l’Assemblée nationale, l’ont fait savoir dans les réseaux sociaux.
ABDOUL MBAYE, ANCIEN PREMIER MINISTRE : «Comment le Président Macky Sall peut-il oser affirmer … »
«Mais dans quel pays sommes-nous? En 2020 les importations de riz par le Sénégal ont dépassé 1,1 million de tonnes, augmentant de 26% en un an. Comment le Président Macky Sall peut-il oser affirmer que l’année suivante seules 0,3 million manquent pour atteindre l’autosuffisance !?!? Alors que le pays est en danger de rupture d’approvisionnement face à la réduction des productions mondiales et du commerce de céréales, y compris le riz, au Sénégal, on fait dans une autosatisfaction inspirée par des faux chiffres de production. C’est vraiment effarant!!! »
MAMADOU LAMINE DIALLO, PRESIDENT DU MOUVEMENT TEKKI ET 7EME VICE-PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE : «Macky Sall ne peut pas réduire la hausse des prix à sa plus simple expression»
«Sacré Macky Sall et l’économie. Après une journée de palabres au palais, il revient sur la nécessité du consommer local et du contrôle des prix. Même rengaine qu’en 2012. Échec total parce que BBY refuse de faire de l’économie. Exemple Hott. Amadou Hott prétend avoir été un bon ministre de l’économie parce qu’il a mobilisé en trois ans, 5000 milliards de francs. C’est bien triste, malgré mes alertes questekki. D’abord Hott, pour être honnête, doit nous dire sur ces 5000 milliards, combien ont été décaissés et la part des entreprises étrangères dans ces décaissements. Pour lui, l’économie, c’est la mendicité internationale. Macky Sall face à son échec économique ; la coopération internationale ne peut rien contre l’inflation». Or l’économie, c’est aussi la hausse du coût de la vie, l’emploi, pour ne pas parler des dépenses publiques et du déficit extérieur et surtout des flux financiers illicites, l’argent volé aux Sénégalais et transféré dans les paradis fiscaux. Hott ne dit rien sur ces points. Amadou Ba et lui sont responsables de l’endettement massif qui a mis les Sénégalais dans des trappes de pauvreté et affaibli l’entreprise sénégalaise. Les Sénégalais dans leur écrasante majorité sont piégés par la vie chère et dépendent des transferts de la Diaspora. Il faut donc changer de direction et s’occuper de l’emploi, de la santé et de l’éducation par l’industrialisation planifiée. Ce 26 septembre, nous étions dans la pensée de nos disparus du Joola, moi-même j’y ai perdu 23 membres de ma famille. Macky Sall a oublié cette journée de recueillement et nous annonce du réchauffé »
MARY TEUW NIANE, ANCIEN MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION : «La révolution agricole passe par la révolution des mentalités de nos autorités qui … »
«Le Président de la République a les mots. Cependant, il faut surtout les actes de rupture, de courage, de sincérité et de détermination. Il faut éradiquer les énormes intérêts qui se nourrissent sur toute la chaîne des importations des produits alimentaires. Prendre des mesures hardies qui découragent les importations et qui encouragent fortement la production locale. Soutenir la recherche et la production de semences de qualité. Rendre l’eau disponible. Promouvoir la production de fourrage. Créer des centres de formation agricole et horticole dans chaque département du Sénégal. Assurer la motorisation et la disponibilité des équipements agricoles. Résoudre le problème de la course à l’accaparement des terres, etc. Résoudre le problème du marché des produits agricoles. Etc. En fait, il faut une révolution agricole. La révolution agricole passe par la révolution des mentalités de nos autorités qui doit diffuser jusqu’à la citoyenne et au citoyen. La crise Russie-Ukraine est un fait. Elle passera! Lorsque la majorité de la population d’un pays n’a pour principal objectif que la quête journalière de la nourriture, le pays a perdu ses espoirs de transformation pour emprunter les chemins du développement. Notre souveraineté alimentaire est un impératif vital qui transcende les crises, elle est constitutive de notre fierté nationale et de notre dignité internationale ».