Ces pauvres électeurs à la merci des riches candidats !
Pour ces législatives, comme d’ailleurs lors de toutes les élections, ce sont les poches les plus pauvres du pays qui offrent la victoire au parti au pouvoir avec des scores à la soviétique. Pendant que d’autres zones sont estampillées titres fonciers de celui qui régente en maitre absolu avec son équipe. Faisant de ces bienheureux qui sont au pouvoir des Rois. Les parties les plus pauvres du pays semblent se conforter dans la précarité, offrant de façon paradoxale une écrasante victoire au pouvoir en place. Le secret du « Maître » qui empêche l’esclave de se défaire des chaines qui l’enserrent, c’est l’argent.
Ou, de façon prosaïque, l’achat de consciences. Et ça a démarré dans le monde rural. Au niveau des discours de campagne, les porte-voix du « Maître » agitent malicieusement les réalisations du pouvoir qui pourraient être hypothéquées en cas de victoire de ces renégats de l’opposition.
Ou encore les généreuses bourses familiales et autres cash-transferts qui pourraient leur passer sous le nez. Dans d’autres zones, ce sont des techniciens qui débarquent, accompagnés des candidats investis pour faire miroiter aux électeurs des routes bitumées, l’électrification ou encore l’accès à l’eau potable. Des promesses dont ces malheureux habitants ne verront jamais la réalisation en attendant d’autres consultations électorales à la veille desquelles débarqueront les mêmes techniciens… Ainsi de suite. La stratégie consiste également à inonder les zones rurales de billets de banque.
Et pour des gens qui peinent à voir un billet de deux mille de nos pauvres francs, voir tomber des coupures de 5000 ou de 10.000 francs c’est carrément une aubaine tombée du ciel. Et comme lors des Locales, on verra certainement l’élue du cœur du Chef débarquer à Ndar avec des paquets de « cheveux naturels » accompagnés de petits billets de banque pour le « make-up ». Histoire de mettre ainsi une couche à l’élégance de la « Ndar-Ndar » qui s’est bien érodée.
Une « Ndar-Ndar » à ce point tenaillée par la crise qu’elle ressemble à un clou de girofle. Ce n’est pas Kàccoor Bi qui le dit, mais un brillant écrivain. Mais bon, tout espoir n’est pas perdu car peut-être que la jeunesse rurale, contrairement à ses parents, parviendra à desserrer les chaines qui maintiennent les terroirs de l’intérieur dans la pauvreté..
KACCOOR BI (LE TEMOIN)