Bassirou, la bonne nouvelle
1895 est l’année lumière de la voie mouride. En 1895, dans la mosquée de Darou Khoudouss, Sérigne Touba avait aspiré au statut de KHADIM RASSOUL. C’était une lourde responsabilité de servir le Rassoul parce que cela nécessite beaucoup de sacrifices car en tant que Rassoul le prophète avait énormément souffert à la Mecque. Servir le Rassoul c’est-à-dire travailler comme le Rassoul allait être très dur dans le contexte de l’époque. Sérigne Touba savait en endossant ce statut qu’il aura deux compagnons, la souffrance et la privation. Mais il décida de relever le défi pour le salut de la créature humaine. Sérigne Touba était conscient de l’énorme et lourde responsabilité liée à ce statut. Serigne Touba avait mis la barre très haute. Il voulait devenir « Khadim Rassoul ». C’était une responsabilité envers le prophète et une ambition pour la création humaine.
Le dix (10) aout 1895 (18 Safar 1313) est le jour le plus important de la voie mouride. C’est ce jour qu’il quitta Mbacké MBary pour répondre à ses accusateurs à Ndar. C’est ce jour que la prédication du prophète (dans la mosquée de Darou Khoudouss) se réalisa. Son chemin devait être accompagné de souffrance et de privation et il en sera ainsi. Le point de départ sur la voie de l’épreuve fut Mbacké Mbary le 10 aout 1895, le 12 aout il rentra à Ndar et le 05 septembre on le présenta au conseil privé qui le condamna à un exil. Le cinq (5) septembre 1895, les colons avaient pris une mesure privative de liberté afin d’empêcher Sérigne Touba, qu’ils assimilaient à un concurrent, d’être au contact des populations.
En vérité le colonisateur voulait soumettre les populations à leurs idéaux et valeurs (politique d’assimilation) alors que ces dernières s’étaient déjà soumises aux idéaux et valeurs de Cheikh Ahmadou Bamba. Il fallait faire disparaitre Sérigne Touba afin de l’empêcher de poursuivre son œuvre. Ainsi ils le condamnèrent à l’exil et dans le but de faire disparaitre à jamais tout ce qui ressemblait à Serigne Touba, ils avaient dispersé les disciples et éparpillé les petits marabouts. Mais en réalité ce voyage était le point de départ d’une mission que Cheikh Ahmadou Bamba devait accomplir dans le but d’obtenir le grade de Khadimou Rassoul pour le salut de la création.
Entre le 05 septembre 1895 (sa condamnation à l’exil) et le 18 septembre 1895 (son départ de NDAR pour Dakar), Sérigne Touba avait laissé à sa famille la consigne de donner au futur enfant de son épouse Sokhna Faty Madou Mame Diop le nom de BACHIROU (un des noms du prophète qui veut dire la bonne nouvelle) si c’est un garçon. Ce nom (bonne nouvelle) choisi par Sérigne Touba était un signe de la réussite de la mission qui attendait Cheikh Ahmadou Bamba.
En septembre 1895, le choix de BACHIROU (la bonne nouvelle) par Serigne Touba était le signe annonciateur de la réussite de sa mission et du succès de la voie mouride. En mars 2024, le choix de BACHIROU par le peuple sénégalais sera le signe annonciateur d’une bonne nouvelle, le signe annonciateur d’un avenir radieux pour le Sénégal et pour l’Afrique. BACHIROU 2024 sera une bonne nouvelle pour notre administration. Elle sera enfin libérée du parti et sera au service exclusif du citoyen. Elle aura enfin pour socle la neutralité et l’intérêt général.
BACHIROU 2024 sera une bonne nouvelle pour les acteurs de l’éducation et de la santé qui ne rêve que de justice sociale. BACHIROU 2024 sera une bonne nouvelle pour le tissu économique local (patronat local) qui ne rêve que de protection et d’épanouissement, des conditions indispensables au plein emploi.
BACHIROU 2024 sera une bonne nouvelle pour notre agro-business qui est le seul sous-secteur de l’industrie capable de faire décoller les sous-secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage par la transformation.
BACHIROU 2024 sera une bonne nouvelle pour notre industrie gazière et pétrolière car le Local Content (contenu local) dans ses volets Inclusive, Mixte et Exclusif sera une réalité quotidienne pour nos entrepreneurs.
BACHIROU 2024 sera une bonne nouvelle pour notre future politique monétaire. Aucun pays au monde ne s’est développé avec une monnaie communautaire. La France a économiquement décollé, a atteint un certain niveau de développement avec le franc français, l’Allemagne avec le deutsche mark, l’Angleterre avec la livre sterling, la Corée du Sud avec le won, les pays du sud est asiatique sont entrain de décoller avec leur propre monnaie. Le Cap Vert, à côté, fait d’énormes progrès économiques avec sa propre monnaie l’escudo, les Mauritaniens vivent bien avec leur ouguiya.
Le premier ministre Amadou BA, candidat de Benno Bok Yakaar, s’est trompé dans son discours à Saint Louis. Il ne sait pas que tous les commerçants sénégalais qui importent des marchandises à l’étranger (en Chine ou en Turquie), paient avec des devises (dollars ou euros). Ils prennent leurs millions de Fcfa et à travers le système bancaire local les transforment en devises (euros ou dollars) et paient leurs fournisseurs étrangers. Quand ils reçoivent des paiements de l’étranger (en devises), l’argent atterrit à la BCEAO qui récupère ces devises et donnent la contrepartie en Fcfa aux commerçants sénégalais. C’est comme ça que les commerçants capverdiens, mauritaniens, marocains, tanzaniens travaillent et vivent à l’aise dans leur pays. Une monnaie locale n’est point un obstacle au commerce international.
D’ailleurs depuis le 26 décembre 1945 (date de création du Franc cfa et accords monétaires) la banque de France n’a utilisé qu’une seule fois sa couverture pour assurer nos importations et c’était durant la dévaluation.
Depuis, les pays de l’UEMOA couvrent à 100% leurs importations partout dans le monde. C’est, après avoir atteint un certain niveau de développement avec leur propre monnaie que tous ces pays européens avaient décidé d’adopter une monnaie commune pour renforcer leur marché commun et mieux se défendre contre les USA, la Chine et l’Inde. La monnaie est avant tout un instrument économique, un instrument de création de richesse, un instrument de développement mais à condition d’en être le maitre. Comme instrument économique les pays développés l’utilisent pour lutter contre l’inflation à travers la politique monétaire de leur banque centrale (taux directeurs) et les pays pauvres ou émergents doivent l’utiliser pour booster leur économie.
La seule force du franc CFA est la stabilité économique qu’il apporte à la zone UEMOA (taux d’inflation faible et très faible risque de dévaluation). Tout ça est dû à la fixité avec l’Euro, situation qui arrange les entreprises étrangères installées dans la zone (sécurisation des investissements et rapatriement de capitaux). Le franc CFA est sûr coté pour un pays économiquement faible comme le Sénégal : il encourage les importations (tue notre industrie) et handicape les exportations (renchérit les couts de nos produits). Comment le Sénégal peut – il émerger avec une monnaie forte (parité avec l’euro et le dollars) alors que tous les pays du sud est asiatiques en pleine émergence ont des monnaies faibles.La survie d’une monnaie nationale est tributaire d’une forte réserve de devises (dynamique des exportations). L’Ouguiya mauritanien est soutenue par les exportations de poissons, de fer et plus tard de gaz qui font rentrer des devises dans le pays. Le poisson mauritanien est une devise (survie économique) c’est pourquoi il est super protégé.
La survie d’une monnaie nationale est aussi tributaire de l’existence d’une économie de production et non d’une économie d’importation comme c’est actuellement le cas au Sénégal. Au Sénégal nous avons une économie d’importation (70% des produits de consommation et d’équipements sont importés) et dans une économie d’importation une monnaie nationale ne permet pas un décollage économique (forte inflation). Un pays qui a sa propre monnaie et qui veut décoller économiquement doit se tourner vers une économie de production. Il doit produire localement pour consommer (afin de contrer l’inflation), mais aussi produire pour exporter (pour faire rentrer des devises indispensables à sa politique importations).
Tous les pays européens sont passés par cette étape (monnaie nationale) au moment de leur décollage économique et les pays asiatiques, avec chacun sa monnaie, sont en train de le réussir. Les pays les plus dynamique (marché local puissant), le Kenya, la Tanzanie, le Maroc, le Rwanda, le Cap vert ont tous des monnaies nationales. Les pays européens ont mis en place une monnaie unique (en1999) après avoir créé des économies fortes. L’objectif de cette monnaie unique est de renforcer leur marché commun pour mieux commercer et contrer les USA, la Chine et l’Inde. Economiquement, tout vient à son heure, rien n’est suivisme, tout est stratégie.
La BCEAO (qui gère le franc CFA) nous coute trop cher (un véritable Club MED) avec des avantages exorbitants de son personnel au moment où plus de 70% de la population de la zone UEMOA vivent dans la précarité. Que pèse la BCEAO dans la lutte contre la pauvreté ? que fait la BCEAO pour booster le plein emploi dans la zone ?
BACHIOU 2024, la bonne nouvelle, apportera les réformes nécessaires à la politique monétaire.
BACHIROU en 1895……… BACHIROU en 2024
De El Hadji Mansour Samb, Economiste et Ecrivain