Nous refusons de lâcher la proie pour l’ombre.
À l’invitation de Wave, j’ai pris part dans le cadre d’une délégation du FRAPP, à une rencontre avec la direction de Wave.
Cette rencontre fait suite à mon post Facebook sur des licenciements réguliers de centaines de travailleurs.
Cette rencontre s’est bien passée et j’en remercie Wave ainsi que la félicite pour les actes qu’elle a posés pour améliorer la situation des travailleurs.
Notre désaccord avec Wave est qu’elle considère les centaines de travailleurs licenciés comme n’étant pas ses travailleurs mais ceux de sociétés intérimaires.
Le piège dans lequel le FRAPP et moi député du peuple sénégalais refusons de tomber est celui du capitalisme qui a créé les sociétés d’intérim pour deux raisons:
1- pour faire face à la baisse tendancielle du taux de profit en payant moins les travailleurs car employés par des sociétés d’intérim
2- justement pour que les sociétés d’intérim soit le fusible, le bouclier sur lequel les travailleurs vont taper et non l’entreprise
Nous refusons de lâcher la proie pour l’ombre.
Ce refus de tomber dans ce piège du capitalisme n’est pas une attitude que nous arborons que face à Wave. Nous l’avons aussi face à toutes les autres entreprises.
Les travailleurs qui s’occupent de la restauration, des logements…(Catering) dans l’entreprise française Eramet-GCO qui exploite le zircon à Diogo sont depuis 16 ans victimes de ping-pong entre sociétés intérimaires.
En 16 ans, ces travailleurs sont passés de la société intérimaire Mayoro Wade aux mains de Sen intérim, puis de la société Connexion, puis de C2K, ensuite de la société Liant, après de la société Top inter, puis de la société O2 Catering, après la société CIS et présentement entre les mains de la société intérimaire Servair.
Ces travailleurs sont fatigués et maltraités par la française GCO via ces sociétés d’intérim.
Ces 180 travailleurs auxquels je donne mon soutien portent depuis deux semaines des brassards rouges dans leur entreprise Eramet-GCO pour :
- leur intégration dans Eramet-GCO
- des indemnités de logement à 100.000 FCFA au moment où les autres travailleurs employés directement par Eramet-GCO ont 250.000
- la revalorisation de leur salaire
- l’octroi du 13e mois
- un trousseau scolaire
- la réintégration de leurs collègues trois délégués qui ont gagné à la cour suprême contre Eramet-GCO et qui depuis deux ans sont maintenus hors de l’entreprise même s’ils sont payés
En 2020/2021, Eramet-GCO de Diogo a fait 650 milliards de bénéfice et par le système des sociétés d’intérim la française Eramet-GCO ne veut pas partager ces bénéfices avec les travailleurs. Ainsi par exemple, les indemnités de logement de ces 180 travailleurs du catering ne dépassent pas 30.000 FCFA.
Avec Wave nous avons convenu de voir comment poursuivre les échanges dans la perspective d’une amélioration du sort des travailleurs. Je me réjouis de cela.
Nous ne pouvons accepter que les travailleurs africains du Sénégal soient abandonnés à l’esclavage salarié du capitalisme utilisant des sociétés d’intérim.
Une assemblée nationale réellement au service des travailleurs doit revoir le code du travail néocolonial du Sénégal.
GMS,