Inondations à la Zone de captage et à la Cité Bellevue : Dakar patauge vers le passé
Si plusieurs quartiers de la capitale ont été fortement touchés par les pluies du vendredi et du samedi, la Zone de Captage et Hann Maristes, notamment Bellevue, ont été totalement noyés. Avec le déclenchement du Plan Orsec, les pompiers et militaires s’échinent à assécher ces zones avec le traditionnel système de pompage.
C’est une situation qui se reproduit. Après les 126 mm du vendredi, une partie de la capitale a été engloutie. Un sinistre qui rappelle les fâcheuses inondations de 2005, qui avaient accéléré la création de la Cité Jaxaay pour relocaliser des sinistrés. 17 ans plus tard, rien n’a changé… La Zone de captage, jadis bidonville appelé Khelcom, fait de taudis, n’aurait pas dû… exister si les autorités avaient été conséquentes.
Au lendemain des inondations, les autorités de l’époque se sont précipitées pour morceler la zone et en faire une zone d’habitation. C’est le chaos. A la tête de deux groupes opérationnels (secours-sauvetage et travaux) mis en place après le lancement du Plan Orsec, Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Eau et de l’assainissement, qui a sillonné les zones impactées par les pluies diluviennes de ce vendredi, s’est arrêté à la Zone de captage. Ici, les populations sont prisonnières chez elles et espèrent la fin de leur calvaire. Selon Serigne Mbaye Thiam, 8 mille m3 sont pompés chaque heure au niveau de la Zone de captage grâce à une motopompe d’une capacité de 2 mille m3 par heure et deux de 1000 m3 par heure… «Tout sera fait pour permettre aux populations de sortir de ces inondations dans les meilleurs délais», rassure Serigne Mbaye Thiam, entouré du Gouverneur de Dakar, qui s’est rendu au niveau du Parc de Hann, à la centrale électrique de Bel-Air. Face à cette situation, la Senelec a logiquement interrompu la production et l’alimentation de l’électricité du poste électrique. Evidemment, plusieurs quartiers étaient plongés dans le noir pendant des heures…
A Bellevue, belle cité de nantis, située sur l’autoroute au cœur des Maristes, les populations vivent recluses chez elles. Après les inondations de 2005, rien n’a été fait pour les mettre à l’abri. Sans système d’assainissement performant, les pompiers recourent au traditionnel système de pompage. A Maristes, l’Armée, mise à contribution pour venir en appoint aux sapeurs qui devront veiller de longues nuits pour permettre aux citoyens de retrouver leur quiétude d’antan.
Il faut savoir que ces inondations ont provoqué la mort de trois personnes. Samedi, le corps d’un adolescent de 15 ans a été repêché du canal de Grand-Yoff, qui avait cédé lors des pluies diluviennes du vendredi.
Par Justin GOMIS –