Moundiaye Cissé à Barthélémy Dias : « il doit respecter les institutions »
Barthélémy Dias s’est rendu mercredi à la Direction des élections qu’il accuse d’avoir falsifié la liste départementale de Yewwi à Dakar. Moundiaye Cissé s’en désole et invite le maire de Dakar à respecter les institutions. Et de toute façon, estime le patron de l’Ong 3D, s’il s’avère que Yaw n’a pas respecté la parité, elle n’aura pas de liste dans le département.
On n’en est pas encore à l’étape concernant le contrôle juridique des dossiers de candidature pour les Législatives du 31 juillet 2022. Car jusqu’au 17 mai, le processus concernera le contrôle du parrainage par la Direction générale des élections (Dge). La précision est de Moundiaye Cissé qui évoque ainsi la polémique autour d’une invalidation supposée de la liste de Yewwi askan wi (Yaw) pour la Départementale de Dakar.
« Si une liste est publiée dans les réseaux sociaux, et que vous considérez qu’elle n’est pas la vôtre (celle de Yewwi), mais vous n’avez rien à craindre », a dit le Directeur exécutif de l’Ong 3D, hier, dans la matinale de Tfm. Cet homme de la société civile et, qui participe, à ce titre, au dépôt des listes pour les Législatives, condamne l’acte posé par Barthélémy Dias, qui s’est rendu dans les locaux de la Dge.
« Il doit respecter les Institutions. Ce n’est pas parce qu’on est opposant qu’on doit tout se permettre, surtout quand on dirige une Institution (maire de Dakar). Ce qu’il (Barth) a fait ne peut pas se justifier. Si on est dans un parti ou une coalition organisée, la loi a désigné l’interlocuteur du ministère de l’Intérieur qui est le mandataire. En l’état, Déthié Fall, le mandataire de Yewwi askan wi et Lamine Thiam de Wallu Sénégal sont les seuls interlocuteurs du ministère de l’Intérieur, en matière d’élection. Sans cette organisation, ce serait l’anarchie et un pays ne doit pas fonctionner comme cela », a-t-il insisté.
« S’ils ont déposé une liste non paritaire, elle est frappée d’irrecevabilité »
Il estime que si ce sont des personnes mal intentionnées qui ont divulgué la liste départementale de Yaw à Dakar, cela n’engage pas Barth’ et sa coalition. Le maire de Dakar accuse la Dge d’avoir modifié les noms de la liste qu’ils ont déposée. Mais Moundiaye Cissé affirme que ce n’est pas possible parce que toutes les listes sont sous scellés. Par contre, il est formel : « S’il est avéré qu’ils n’ont pas respecté la parité, ils ont commis une grossière erreur, que même des débutants ne doivent pas faire. Si tu aspires à diriger un pays et que tu te prépares à participer à des élections, tu ne dois pas y aller avec légèreté. Tu dois prendre ton temps et déposer une bonne liste. Si c’est cette liste (cinq hommes, deux femmes) qu’ils ont déposée, elle est frappée d’irrecevabilité, et c’est ça la vérité. Cette irrecevabilité ne concernera que Dakar si c’est le cas que c’est cette liste qu’ils ont déposée ».
« Il n’y a pas de vide juridique »
Maintenant, a-t-il relevé, « dans le Code, on ne parle pas de substitution, heureusement d’ailleurs, sinon parlait de substitution, ce serait l’anarchie. Parce que si vous voyez dans (Yaw) beaucoup sont mécontents, au moins quinze leaders, sur la liste nationale. S’ils désistent tous, ils auront des problèmes à les remplacer. Aujourd’hui, ces derniers ne peuvent pas désister mais s’ils en avaient la possibilité, ce serait terrible ». Moundiaye Cissé soutient qu’« il n’y a pas de vide juridique. C’est cela la vérité » : « Il faut que nos acteurs politiques soient professionnels. L’article L.179 du Code prévoit deux cas de figure pour la substitution. D’abord, si la personne est frappée d’inéligibilité.
Par exemple, on dépose la candidature d’une personne n’ayant pas encore 18 ans, ou la candidature d’un magistrat. Un magistrat ne peut pas être candidat. Dans ce cas de figure, on peut demander à ce qu’ils soient remplacés. Un autre cas où on parle de remplacement, c’est en cas de décès. C’est l’article LO185. Ces faits, les acteurs politiques doivent les intégrer. S’ils ont déposé cette liste, ils doivent voir en interne qui a commis l’erreur. Une Assemblée élective doit respecter la parité. Le non-respect de ce principe est un motif d’irrecevabilité ».