Reconnaissance totale à vous
Du début à la fin de la 33ème édition de la Can, vous n’avez failli, Lions du Sénégal, ni à votre réputation ni à votre mission. Au Cameroun, vous avez démontré d’abord aux férus du ballon rond que vous méritiez amplement d’être la première équipe africaine pendant des années.
Nonobstant, même si ce statut, que la Fifa n’octroie toujours qu’en parfaite concordance avec des performances accumulées, a dû vous motiver dans une certaine mesure, vous n’avez jamais voulu vous en glorifier dans tous les cas. Au plus, vous avez au préalable analysé la situation après notre participation à la Can 2019 en Egypte, afin de vous réorganiser dans les conditions les meilleures et de faire face en conséquence au challenge que vous venez de disputer.
Dans la foulée, votre coach, devenu plus serein, mais obnubilé pour la circonstance par sa vision de tacticien persévérant, vous a dûment accompagnés au plan mental et vous a aidés à exploiter progressivement votre puissance, voire votre force de frappe, sur les pelouses du pays organisateur de cette compétition continentale : du stade Kouekong au stade Olembé, avec un passage à celui qui porte le nom du regretté Président Ahmadou Ahidjo, qui fut l’un des pionniers de l’indépendance de son pays et, il convient de le rappeler ici, un ami du nôtre, où il repose en paix au cimetière musulman de Yoff dans la capitale.
A vrai dire, votre engagement indéfectible, votre amour de la Patrie et votre «jom» vous ont finalement permis, nos braves Lions, de réaliser ce merveilleux exploit. En outre, vous avez accompli cette prouesse sur la terre d’autres Lions, que les Pharaons d’Egypte domptèrent ou, plutôt, éliminèrent en demi-finale. A votre tour, vous détrônâtes ces derniers à l’issue de cette mémorable séance de tirs au but. Ainsi, ce dont vos compatriotes ont rêvé pendant plus d’un demi-siècle s’est concrétisé de manière sublime.
Reconnaissance totale à vous, les héros d’Olembé, et à notre sélectionneur national et aux membres de son staff !
Pour votre part et pour l’éternité, Gaindés, vous demeurez de preux héritiers de vos aînés de 1965 à nos jours, car vous avez pu écrire, en vous prévalant d’être bien en phase avec Sadio Mané, un modèle pour la jeunesse comme j’ai l’habitude de le dire, une page glorieuse de l’histoire du football du pays de la Teranga.
En fin de compte, les scènes de liesse populaire qui se sont intensifiées au soir du dimanche 6 février 2022, de même que les drapeaux qui flottent jusqu’à présent devant nos maisons et à travers les rues de nos quartiers, m’ont profondément ému. Mieux, elles prouvent aussi et surtout notre capacité extraordinaire à nous unir autour de l’essentiel.
De ce fait, nous ne devons jamais hésiter à resserrer les rangs autour de ce qui nous porte résolument en avant. Et, du moment que le football favorise spontanément l’union des peuples et, en même temps, les rend euphoriques et pleins d’entrain, comme nous l’avons remarqué à l’occasion de cette victoire à la fois historique et magnifique, nous tirerons un avantage inestimable de l’expérience vécue, si nous sommes encore enclins à œuvrer avec autant d’envie -une recherche effrénée et légitime d’autres succès éclatants- que de fierté.
Donc, que chacun de nous le comprenne bien et s’efforce de relever ce défi dans son champ d’action. En tout état de cause, il serait vraiment dommage que ce regain de patriotisme et cette forte cohésion sociale, engendrés à propos et à notre plus grande joie par ce sacre, ne continuassent à nous galvaniser davantage dans cette quête sans cesse de progrès dans n’importe quel domaine.
Rien ne pourrait nous valoir plus que notre cher Sénégal qui, toujours uni, gagne toujours et émerveille tout le monde.
Badiallo dit Boucounta BA