5 milliards volés au Trésor : les deux inspecteurs mis en cause réfutent les accusations portées contre eux
L’instruction du dossier de détournement de 5 milliards de francs CFA au Trésor public suit son cours. Les deux inspecteurs du Trésor mis en cause, Abdoul Aziz Diop et Mouhamed Ndiaye, ont été auditionnés mardi et mercredi derniers sur le fond de l’affaire.
Face au juge du huitième cabinet, ils sont restés sur la même position que lors de l’enquête préliminaire, continuant de réfuter les accusations portées contre eux. D’après L’Observateur de ce jeudi, ils ont démonté le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) qui les incrimine.
Abdoul Aziz Diop et Mouhamed Ndiaye sont poursuivis pour détournement de deniers publics, faux et usage de faux, et blanchiment de capitaux. Le premier était de 2015 à avril 2021 percepteur de Mbacké. Le second, de 2020 à avril 2021, était celui de Saint-Louis.
Les auditeurs de l’IGF leur reproche de nombreux mouvements de fonds suspects, des apurements fictifs ou abusifs et des virements non justifiés dans le système SICA (Système interbancaire de compensation automatisé). Montant global du préjudice présumé : environ 5 milliards de francs CFA.
En vigueur dans l’espace UEMOA, le système SICA permet, d’après la BCEAO, le «règlement des opérations de paiement de masse c’est-à-dire de petits montants, sous forme de virements, de chèques ou d’effets de commerce, entre établissements participants aux niveaux national et régional».
Poursuivi pour 2 milliards 459 millions 435 mille 371 francs CFA, Abdoul Aziz Diop rejette l’accusation. L’Observateur rapporte, sans davantage de précisions, qu’il a démonté le rapport de l’IGF en expliquant au magistrat la complexité de la manipulation des fonds du Trésor public.
Mouhamed Ndiaye, qui doit justifier un trou de 2 milliards 225 millions 800 mille 565 francs CFA constaté dans sa gestion par l’IGF, a abondé dans le même sens que son collègue, d’après le journal.
Les deux mis en cause sont en prison depuis décembre 2021. Avec leur audition au fond, ils peuvent introduire une demande de liberté provisoire.