« A défaut de promouvoir l’innovation, l’état sénégalais risque de tuer les initiatives du moment dans ce domaine crucial en termes d’entrepreneuriat. » Ces propos résultent d’un cri de cœur, et de la part d’un réseau de 150 jeunes entrepreneurs lauréats du prestigieux concours-si l’on peut toujours s’exprimer ainsi dans ce contexte plutôt inquiétant-dénommé « Business Academy thi laa bokk. »
Réunis hier dans le cadre d’un point de presse au centre socio-culturel de Ouakam, les jeunes lauréats du Concours Business Academy ont eu pour principale préoccupation de clamer leur désespoir, et ceci suite à la non réception de leurs primes après leur triomphe. L’essentiel des allocutions ont eu pour centre d’intérêt un désir unanime pour les primés de contribuer à la création d’emplois. « Quoi de plus raisonnable que de compter sur 150 projets, c’est-à-dire la création de 150 entreprises, pour contribuer à lutter contre le phénomène du chômage ? », interpelle Inssa Touré, l’un des membres de la plateforme.
La perception selon laquelle ladite initiative résulte d’une « plateforme revendicative » a été exclue de la dynamique dans laquelle les orateurs ont eu à s’exprimer. Pour eux, d’autres défis s’inspirant d’entre-aides entre entrepreneurs ont été relevés. Cela va de l’encadrement en termes de conception de business plan à la quête de financements, en passant par les démarches administratives. Il s’y ajoute que la création de la synergie en question précède largement la revendication ainsi entamée, et chose loin d’être évidente : même des participants non primés au concours sont venus contribuer à l’initiative en répondant présents au point de presse.
La contestation se justifie par le fait que toutes les démarches aux élans de négociations ont été achevées, et les autorités concernées rencontrées. Chacune de ces tentatives n’a été suivie que de promesses non tenues. « Nous entamons surtout ce combat afin que les prochaines sessions du concours ne puissent point connaitre le même sort », rétorque les concernés. Les 150 lauréats ne comptent point s’arrêter là. Ils prônent une « revendication réfléchie et intelligente », loin des contextes qui exigent des marches ou des manifestations dans les rues. 1 Milliard et demi, comme promis, devraient suffire à satisfaire leur revendication, et l’APIX et l’ADPME restent les alliés convoités dans ce combat.
SENPRESSE